J’ai eu le plaisir d’animer aujourd’hui un cours (via Teams cette fois, Covid oblige) sur la performance de la RSE auprès des élèves de 3e année de l’ENSAM.

Partant des grands principes de RSE, de l’ISO 26000 et des Objectifs de Développement Durable, j’ai focalisé mon intervention sur l’expérience qui est la mienne autour de la QVT et de la santé au travail.

Ce fut l’occasion de rappeler la prise de conscience de plus en plus forte du lien entre prévention et performance économique de l’entreprise, en France, en Europe, et internationalement. Mais aussi de la réalité souvent bien différente des discours, des préjugés encore existants, et des injonctions paradoxales qui opposent investissement en prévention d’une part, rentabilité économique d’autre part.

Après cette introduction, la première partie de l’exposé a porté sur les indicateurs dont on dispose pour mettre en valeur la notion de ROP (Return On Prevention, c’est à dire ROI, retour sur investissement, appliqué à la prévention) : payback, taux de rentabilité, ratio coût-bénéfice, taux de rentabilité interne, valeur nette actualisée. J’ai également évoqué les façons d’aborder les bénéfices immatériels apportés par les actions de prévention.

La seconde partie est consacrée à l’application de cette notion de ROP à une démarche d’analyse coût-bénéfice et à des cas pratiques. Elle n’élude pas les biais potentiels et la nécessaire rigueur avec laquelle les aborder. Elle se conclut par les enseignements tirés de l’étude OPPBTP : dans la majeure partie des situations,

• le ROP est mesurable : il ne faut pas s’interdire d’appliquer une évaluation économique à une action de prévention
• le ROP est positif : dans les cas où il est négatif, il montre que le coût net est bien inférieur au coût facial de l’investissement en prévention
• la prévention est accessible à tous : les ROP les plus favorables s’observent pour les petites entreprises, sur des investissements souvent peu onéreux (<5k€) et avec des délais de ROI (paybacks) très courts